LES DÉBUTS : 

1984 : Paris... Magazine "F1.Grand Prix International".

J'ai à peine 18 ans et c'est mon premier tout petit pas dans le monde de la presse... oh, je ne suis pas encore journaliste, loin de là, mais je pénètre enfin dans cet univers qui me fait tant rêver... par la petite porte... machine à café, télex, photocopie, courrier, puis standardiste... Qu'importe, il faut un début à tout, et j'ai décidé de me rendre in-dis-pen-sa-ble! De temps en temps, je traduis quelques mots d'anglais pour le "Rédac en chef" qui décidément est "plus nul" que moi quand il s'agit de s'adresser à nos financiers anglais. On ne sait jamais... Mais trois mois après, tous mes espoirs tombent à l'eau, les anglais décident de fermer le titre français ; il me faut alors tout recommencer à zéro...

Je rentre sur Lyon, reprend mes études, abandonne l'allemand comme seconde langue, (parce que sinon, je courrais à la catastrophe, c'est clair...) et décide d'apprendre l'espagnol en 7 mois... Séjours à Barcelone et apprentissage de la langue...

Pendant les cours, je dessine des ... reporters photographes qui bizarrement portent tous la même tenue que la photo ci-contre... (Noir & Blanc) Prémonition ? Si seulement cela pouvait être vrai... Surtout ne pas se décourager... Des livres, puis le titre de "Président du Club Photo" du Lycée Saint-Just... Il doit y avoir dix membres, maximum !... mais c'est déjà ça !

 1985 - 1988 : Les années de doutes

Pas facile de tenir tête à tous ceux qui prennent le malin plaisir de me décourager à faire ce métier... Et pourtant, je le sais, depuis onze ans, c'est le métier que je veux faire ... Je n'en démordrais pas ! Plus têtu que moi ... 

En attendant, Bac Philo-math en poche, ce sera l'EFAP Lyon, et l'apprentissage du monde professionnel lié à la presse... 

Pas facile tous les jours les relations publiques, et encore moins les relations presse... Monde rempli d'hypocrisie, de coups-bas... Série de petits boulots dès que j'ai du temps libre, histoire de me payer du matériel, des livres encore... Je participe deux fois au Rallye des Grandes Ecoles qui a lieu en Corse... (et en 2 CV...) Évidement, à chaque fois l'évènement est couvert par des agences de presse ; je colle au plus prêt les photographes envoyés par ces dernières et leurs pose toutes les questions possibles et inimaginables... L'un d'entre eux prend mes coordonnées en me disant : "on ne sait jamais..."

 

 

En 1988, il me faut passer sous les drapeaux... Je n'ai aucun piston, mais l'envie tenace de voir d'autres horrizons, d'être au coeur même de l'action... Je demande à partir comme volontaire au Liban, au Tchad ou en Nouvelle Calédonnie... Cela m'est refusé à cause d'un problème de dos... Enfer et Damnation ! je vais donc me retrouver en Allemagne à récurer les cuvettes de wc, c'est sur ! Alors un matin, je prends mon courage à deux mains et je vais me présenter à la Base aérienne 942, à quelques kilomêtres de chez moi... 

 

Éclats de rire des soldats à qui je demande de rencontrer le Commandant de Base... Il faut suivre la voie hierarchique et demander audience... Ce que je fais. Je reviendrais 1 mois plus tard présenter mon humble book photo (dans lequel j'ai investit toutes mes économies et tout mon argent de poche...) et j'expliquerais au Colonel ma passion pour la photo, le journalisme, l'Histoire, les relations presse, et ma passion pour l'aviation... Ça marche ! Quelques semaines plus tard, j'intégrerais le SIRPA au Service Relation Publique de la Base aérienne 942... Passage rapide chez les commandos, puis, revues de presse quotidiennes pour le Colonel. On me charge aussi de re-maquetter "La Vigie", le journal interne de la base... j'en profite pour faire quelques photos et les publier... 

Je n'ai pas encore fini l'armée, le téléphone sonne : c'est le journaliste qui avait pris mes coordonnées un an et demi auparavant..."- Allo, Jean-Luc, tu veux toujours devenir Reporter photographe ?..." Quelle question ! "- Écoutes, je te laisse ta chance - si tu réussis un test - je t'envoie sur le Raid Paris-Cap Nord..." Le test ? Sauter à l'élastique et faire un reportage complet sur la discipline... Je sais que cette chance ne se reproduira pas deux fois ; il faut la saisir... Bref, je saute, réalise quelques photos, et suite au reportage, décroche ma première couverture de magazine...

C'est comme ça que tout a vraiment commencé ...

Le journaliste devenu ami tient sa promesse et m'envoit couvrir l'épreuve pour le compte de son agence de presse canadienne...

 

1989 : Premier reportage sur le Rallye-Raid Paris-Cap Nord

12 500 kilomêtres, 13 pays traversés dont tous les pays scandinaves et des centaines de photos ramenées... Fabuleux pour mon premier grand reportage !... Oui, mais voilà... de retour à Paris, mon "ami "à qui j'ai remis l'ensemble de mon reportage disparait avec les photos, et ces dernières commencent à paraître sous d'autres noms... C'est vrai, je n'avais pas appris cela dans mes livres... Me voilà à la rue dans Paris. Une amie m'héberge et m'encourage. Interpol me donne un petit coup de main, mais je ne retrouverais mes photos que 6 mois plus tard... Retour à la case départ, "je ne touche même pas 20.000" et le moral est au plus bas. 

Envie de tout abandonner...

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